Développement durable

Le vélomobile, comment ça marche ?

Vous avez peut-être déjà croisé, sur les routes, ces drôles d’engins aux allures de petite fusée sur roues. Mais avez-vous déjà eu l’occasion de voir à l’intérieur de ces étranges véhicules ? Que se cache sous le carénage et le capot ? Entre la voiture électrique et le vélo, découvrez le vélomobile, ses performances, sa sécurité et son très bon bilan carbone.

Qu-est-ce que c’est ?

Né en France, inventé par le français Charles Mochet au début du XXème siècle, le vélomobile est néanmoins plus répandu en Belgique, aux Pays-bas et en Allemagne.

Il entre dans la même catégorie que les vélos.

Et oui, ce véhicule fonctionne basiquement à la force des mollets de son utilisateur.

À l’intérieur de l’habitacle se cache en réalité un tricycle couché, entouré par un carénage lui assurant un excellent aérodynamisme afin d’assurer à la fois sécurité et performance à l’usager. C’est donc une voiture à pédale qui entre dans la catégorie des cycles et celle-ci présente des caractéristiques surprenantes.

Une mobilité à record

Tout d’abord, le vélomobile possède à son actif rien de moins qu’un record du monde : celui de la vitesse la plus rapide atteinte uniquement à la force de l’homme.

Ainsi, c’est l’Aerovelo qui, grâce à l’unique force des mollets de son pilote, détient le record de 144 km/h maintenu pendant 200 mètres ! Incroyable, non ?

Cette performance, outre la belle performance sportive du cycliste, vient du carénage qui réduit drastiquement les frottements dûs à l’air, force qui entre en compte et devient de plus en plus importante à partir de 15 km/h.

Ainsi, le démarrage d’un vélo, plus léger, sera un peu plus rapide que celui d’un vélomobile, mais arrivés à 15 km/h, il y aura un décrochage où la force de frottement du deux roues absorbe une part importante de l’effort du cycliste, là où le vélomobile continuera facilement à augmenter sa vitesse.

Les avantages

Ce moyen de transport trop méconnu présente un grand nombre d’avantages remarquables.

Le premier est son carénage qui apporte au cycliste d’abord un aérodynamisme qui permet d’atteindre, sans trop d’effort, des vitesses entre 25 et 50 km/h, selon la musculature, mais aussi une certaine sécurité.

Certes le vélomobile ne passera pas les crash tests d’une automobile, mais la coque est faite d’une structure métallique solide et d’un carénage majoritairement en fibre de carbone, très léger et capable de résister à une certaine gamme de chocs, protégeant son occupant.

De plus, cette couverture protège le cycliste des aléas de la météo, notamment la pluie, mais surtout (et je dis ça en temps que vélotaffeur quotidien) le vent ! En effet l’aérodynamisme réduit drastiquement le ressenti du vent de face que l’on subit de plein fouet en vélo classique.

Du fait de reposer sur une forme de tricycle, il réduit également le risque de chute à néant.

Mais la sécurité n’est pas que physique, elle est aussi dans l’interaction avec les autres véhicules. Ainsi, le vélomobile, par ses couleurs flashy, est très visible par les autres usagers de la route. De plus, presque tous les modèles sont équipés de série de feux clignotants, warning, feux avant et arrière ainsi que d’un klaxon.

Photographie d'un vélomobile

Au-delà de la sécurité et de l’aérodynamisme, la position couchée apporte aussi un confort d’usage important. D’une part, l’appui ne se fait pas sur une petite selle de vélo mais sur un siège complet, offrant une reprise d’effort sur l’ensemble du dos, comme on le ferait en s’appuyant contre un mur pour pousser un meuble lourd avec les pieds.

D’autre part, cette position apporte de meilleures performances sur le long terme. Étant donné qu’elle utilise des muscles différents que ceux du vélo classique, il faudra un temps pour former son corps à cette nouvelle technique, mais une fois cette adaptation faite, votre vitesse de croisière frisera facilement les 30 km/h sans effort.

Ces avantages de santé s’ajoutent d’ailleurs à ceux du vélo, particulièrement les bienfaits de l’effort physique quotidien.

Mais la liste des avantages ne s’arrête pas là, car, même en y ajoutant une assistance électrique et au même titre que le vélo, le vélomobile est l’un des moyens de transport ayant le rapport entre son impact écologique et sa vitesse moyenne le plus faible.

Enfin, toujours dans un souci d’impact sur la planète, qui est souvent l’argument numéro un du choix des acheteurs de vélomobile, plusieurs modèles sont fabriqués et commercialisés en France et en Europe, limitant encore les émissions dues au transport.

Usages

Le vélomobile vient clairement s’intégrer, dans ses usages, entre le vélo et l’automobile.

D’un côté, il offre tous les avantages du vélo, à savoir son poids plume, son faible impact carbone, mais aussi son droit à rouler sur les pistes cyclables, bien que toutes ne soient pas forcément adaptées. De l’autre côté, il possède aussi les avantages de la voiture : sécurité, confort et performances, tout en s’intégrant parfaitement, par sa dimension et ses équipements lumineux, dans la circulation automobile.

Il permet en plus, par la protection et les excellentes performances qu’il offre, de parcourir quotidiennement de grandes distances. Il n’est ainsi pas rare que les vélomobilistes parcourent une quarantaine de kilomètres matin et soir pour se rendre au travail dans leur petite fusée.

La gamme étant aujourd’hui assez étoffée, chacun pourra trouver le modèle qui répond à ses critères : budget, dimensions, performance, confort, etc. Par exemple, un rouleur passionné de vitesse trouvera son bonheur avec un modèle comme l’Alpha 7 ou le Quest.

En revanche, pour faire des trajets quotidiens avec une visibilité et une accessibilité maximales, le Leiba classic ou l’EC-Vélo seront plus adaptés et économiquement plus accessibles.

Pour conduire un enfant à l’école avant le travail, certains modèles proposent une version avec une demi-place, comme le Quattrovelo, ou une place complète, comme le Leiba duo. Il est également possible de pédaler à deux, côte à côte, à bord du duoQuest qui est cependant encore expérimental et très peu produit. Au modèle peut aussi se coupler une remorque qui augmentera les capacités de transport du vélomobile.

Chaque modèle peut également être équipé d’une assistance électrique, particulièrement adaptée à deux cas : les lieux à forts dénivelés, car la position allongée ne permet pas de se mettre en « danseuse » dans les montées et une petite aide ne fait alors pas de mal ; et aussi en centre ville, là où les arrêts et redémarrages sont fréquents et où l’assistance électrique sera un plus pour retrouver son inertie et sa vitesse de croisière.

Inconvénients

Néanmoins, le vélomobile présente quelques inconvénients.

Le premier, qui n’en a pas l’air mais qui joue pourtant un rôle majeur sur le peu de vélomobiles en circulation, est qu’il est très peu connu. En effet, ce mode de transport est encore aujourd’hui un marché de niche, particulièrement parce qu’il est inconnu du grand public.

Le second est que, en conséquence de sa faible notoriété, il est difficile de trouver un endroit proche de chez soi pour tester un modèle avant achat, de même que pour effectuer des réparations spécifiques.

Car il est important de pouvoir tester un vélomobile avant de l’acheter étant donné son troisième inconvénient : son prix. Au jour d’aujourd’hui, comptez entre cinq et dix mille euros, selon le modèle et selon les options, pour vous offrir l’un de ces bolides. Cela étant dit, avec un peu de recul, ce prix nécessite d’être mis en perspective.

Déjà, il faut voir dans quel cadre son achat se situe : s’il remplace une voiture, par exemple, et ce qui est fréquemment le cas, ce prix est largement acceptable étant donné les économies réalisées sur l’achat, l’entretien ou l’essence d’une automobile. Aussi, il faut savoir que plus le vélomobile sera répandu, plus ces tarifs auront de chances de baisser, sur le long terme.

Toujours sur le long terme aussi, des modèles de vélomobile ont au compteur 200.000 et même 300.000 kilomètres de distance totale parcourue. Bien sûr, les entretiens courants tels que pneus, freins et pièces mécaniques ont été faits, mais la rentabilité au kilomètre, malgré le prix d’achat initial, est imbattable.

Conclusion

Bien qu’il soit difficile de franchir le cap, notamment pour ce qui concerne son prix d’achat, le vélomobile semble répondre à l’ensemble des critères recherchés à la fois par le cycliste et par l’automobiliste. On trouvera en cet appareil nouveau, mais pourtant centenaire, la sécurité, la performance, le confort et la santé, le tout en réduisant drastiquement son impact carbone.

En attendant, la trottinette ou le vélo électrique sont de bonnes alternatives pour passer un premier cap.

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