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La voiture électrique, futur des courses automobiles ?

Avec la tendance mondiale à la préservation de l’environnement, la voiture électrique fait de plus en plus parler d’elle. Si son arrivée s’est faite à vitesse réduite, elle est en train d’accélérer et de se faire une belle place sur le marché de l’automobile… au point de concurrencer les voitures thermiques, même dans les courses automobiles. Chacun sa route analyse pour vous ce phénomène et vous explique comment la voiture électrique s’impose peu à peu comme le véhicule du futur.

Histoire de la voiture électrique

La voiture électrique est à la mode depuis les années 2000, mais ne pensez pas que le moteur électrique est une invention récente… En effet, la première voiture électrique date des années 1830 !

Le premier prototype de véhicule électrique est conçu par Robert Anderson à partir d’une calèche, puis Thomas Davenport construit la toute première voiture électrique en 1834, il y a près de 200 ans. La première voiture électrique véritablement commercialisée date de 1852, mais à cette époque, les batteries n’étaient pas rechargeables.

Avec l’invention de ces dernières, la voiture électrique va connaître un essor considérable. À la fin du XIXe siècle, la concurrence est rude entre celle-ci et les modèles thermiques et à vapeur. La célèbre « Jamais contente », créée par Camille Jenatzy, bat un record de vitesse en dépassant les 100 km/h en 1899. Début 1900, la voiture électrique a le vent en poupe, surtout aux États-Unis.

Des taxis électriques circulent à New York, et 38 % du marché automobile américain est électrique. Les usagers notent les avantages économiques et écologiques par rapport au modèle thermique, puisqu’on ne paye pas l’essence et surtout, qu’« on ne laisse pas un gros nuage de fumée noire derrière soi ».

L'arrivé des taxis électriques à New-York en 1987.
Les premiers taxis électriques New-Yorkais (1897)

Pourtant, la voiture électrique va peu à peu être abandonnée au début des années 1900. Ford lance sa mythique Ford T, avec un puissant moteur thermique qui, combiné à la baisse du prix de l’essence, sonne le glas de l’électrique. C’est avec les enjeux environnementaux que les véhicules électriques reviennent au goût du jour dès les années 1960. Le Congrès américain recommande en 1966 la construction de voitures écologiques.

Puis, en 1973, le premier choc pétrolier relance l’intérêt pour les véhicules de ce type. Il faudra cependant attendre 1990 pour que de réelles mesures environnementales soient prises. La Californie vote alors le Zero Emission Vehicle, qui prévoit que 2 % de la production de chaque constructeur devra être verte – électrique ou hydrogène – en 1998.

Les grandes marques automobiles tentent de jouer le jeu, mais la technologie n’est pas encore satisfaisante. Les constructeurs se tournent plutôt vers des modèles hybrides, comme Toyota avec la Prius en 1997, qui sera vendue à 180 000 exemplaires la première année, un vrai succès commercial.

Mais le véritable début de l’ère électrique arrive réellement 10 ans plus tard, lorsqu’est présentée la Nissan Leaf, la première voiture 100 % électrique commercialisée. Depuis lors, le marché de l’électrique se développe à grands pas, et plus de 5 millions de véhicules électriques ont été vendus dans le monde en 2021. Ceci représente 7 % du marché, soit presque trois fois plus que deux ans auparavant.

On voit donc bien que le secteur est en pleine expansion, tant en raison des enjeux environnementaux que des performances atteintes par les véhicules. Aujourd’hui, les voitures électriques ont même leurs propres courses automobiles, qui se développent à vitesse grand V et concurrencent déjà les courses classiques !

Les voitures électriques, nouvelles stars des courses automobiles

Si la première course de voitures électriques a pris place à Paris en 1984, il aura fallu attendre 2011 pour qu’un projet de grande envergure prenne forme. Sous l’impulsion de Jean Todt, ancien patron de l’écurie Ferrari et aujourd’hui à la tête de la Fédération Internationale de l’Automobile, le concept de Formule E voit le jour en 2011. L’idée est de créer un championnat du monde réservé aux voitures électriques, où toutes les monoplaces seront les mêmes. Ceci permet de réduire l’impact environnemental, les voitures étant produites en série. C’est le modèle Spark SRT 01E de Renault qui est retenu, et la première saison débute en 2014.

La renault Spark SRT 01E
Renault Spark SRT 01E (Wikipédia)

Pour ne pas annihiler tout effet de compétition entre les écuries, les ingénieurs peuvent tout de même effectuer des modifications sur les moteurs, softwares, boites de vitesse et trains arrière. Au fil des saisons, la technologie ne cesse d’évoluer, servant de vitrine à la voiture électrique et montrant que ses performances tendent à se rapprocher d’une voiture thermique. Car c’est bien le but des courses automobiles, permettre aux constructeurs de faire la publicité des performances de leurs marques et de vendre leurs véhicules au grand public.

L’enjeu est également environnemental, et l’on est en droit de se poser la question de la pollution liée à la fabrication et au recyclage des batteries. Pour être neutre d’un point de vue écologique, une batterie doit permettre à une voiture de rouler 50 000 kilomètres, ce qui est rarement le cas pour les voitures de course. Mais le progrès se révèle rapide : lors de la première saison, les pilotes devaient changer de voiture à mi-course, car la batterie était déchargée.

Aujourd’hui, ils peuvent recharger rapidement en un passage au stand. Pour atteindre la neutralité écologique, la Fédération a mis en place nombre d’actions autour des courses : recyclage des déchets, réduction des émissions pour le transport des véhicules et matériels entre les villes-hôtes, un seul train de pneumatique autorisé contre 15 en Formule 1 par exemple… Et en ce qui concerne le spectacle, la Formule E n’est pas en reste ! Les pilotes atteignent aujourd’hui des vitesses avoisinant les 300 kilomètres/heure en course, et surtout, les possibilités de reprise sont meilleures qu’avec un moteur thermique.

Ce qui donne lieu à des courses ultra-techniques sur des circuits adaptés. Bien sûr, les puristes ne jurent que par les moteurs thermiques et leurs bruits ronflants, mais au vu de la vitesse à laquelle évoluent les technologies, les voitures électriques devraient bientôt surpasser leurs cousines thermiques en matière de performance.

C’est déjà le cas sur certaines courses, comme avec la Volkswagen ID.R qui a battu le record du Nürburgring et a amélioré celui de la Pikes Peak International Hill Climb de 16 secondes, précédemment établi par Sébastien Loeb ! Ceci laisse présager de belles années pour les voitures électriques en compétition.

D’ailleurs, les courses se multiplient, avec l’Extrême E, un championnat de SUV électriques, et bientôt un championnat GT ouvert à tous les grands constructeurs pour 2023.


Bref, la voiture électrique n’a pas fini de faire parler d’elle, sur nos routes comme sur les circuits !

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